Élèves captivés, temps éclipsé : l'instant magique où la classe bascule dans la « zone ».
Tu sais, ce moment où tous les élèves se mettent à travailler.
Concentrés sur leur tâche.
Motivés par le résultat à venir.
Même pour les élèves turbulents ou ceux en difficulté.
Dans ces moments, je me dis « Ça y est, on y est ». La classe est dans cette zone, dans cette ambiance unique où une alchimie se crée.
Il y a ces élèves en grande difficulté heureux de «faire de la peinture ».
Il y a ces élèves montés sur ressort, courant sans relâche dans la salle de motricité.
Pour arriver de temps en temps « dans la zone », j’ai appris à connaître mes élèves, à prendre quelques libertés. Est-ce si grave si certains élèves pratiquent un peu plus la peinture ? Est-ce si grave si les élèves font « trop de musique » ?
Bien sûr, on pourrait croire qu’en faisant de la musique, on n’apprend rien d’autre que la musique. Comme si les élèves n’apprenaient pas alors à articuler, à repérer des rimes, à apprendre du vocabulaire, ou à respecter des codes visuels et écrits...
Nos élèves ont de très longues années d’école encore devant eux. S’ils parviennent aimer venir à l’école grâce à ces moments, c’est une sacré victoire.
Maintenant, aucune naïveté, être parfois « dans la zone » ne garantit jamais une journée de rêve. Il y aura toujours ces élèves à surveiller comme le lait sur le feu. Et qui peuvent exploser avec 2 secondes d’inattention...
Parfois, ce n’est pas possible. Par épuisement chez eux, chez nous. Parce qu’il y a cet élève « impossible ». Parce qu’on ne fait pas du one-man-show 6 heures par jour. Ou parce qu’ils sont trop nombreux par endroit.
Néanmoins, nous avons le contrôle sur certains aspects pour atteindre de temps en temps "la zone" ou le "flow" (Csikszentmihalyi).