Activer ses neurones - pour mieux apprendre et enseigner, Odile Jacob, par Steve Masson
L’auteur : Steve Masson a enseigné à l’école primaire et dans le secondaire, avant de diriger un laboratoire de recherche en neuroéducation à l’Université du Québec à Montréal. Ce riche parcours d’enseignant est certainement un atout pour avoir un regard plus large que le « simple » spectre des neurosciences. Son ouvrage s’appuie d’ailleurs sur des « données de différents domaines, notamment ceux de l’éducation et de la psychologie ». L’idée est qu’un principe énoncé aura un degré de certitude plus élevé si elle est compatible avec les « données de différents domaines ». Steve Masson est actif sur Twitter et y publie régulièrement des messages très intéressant autour de l’éducation, des neurosciences, des neuromythes…
L'ouvrage : son objectif est de donner accès « aux connaissances sur le cerveau et surtout de les rendre utiles » à
travers différents principes. Dans l’ensemble, le propos est très clair, extrêmement bien structuré ce qui permet de guider efficacement le lecteur. Plus les
chapitres avancent, plus le message semble réjouissant : oui, nous pouvons tous apprendre et changer, quelque soit notre âge. Tout n’est pas joué avant
3 / 6 / 9 / 12 ans…
Steve Masson, pour énoncer ses différents principes, part d’études, de méta-analyses (regroupement de plusieurs études), fait part de l’efficacité de différentes
approches (l’ampleur d’effet). Mais le propos est toujours nuancé grâce à une grande rigueur de raisonnement. Par exemple, il montre que les rétroactions immédiates
sont plus efficaces que les rétroactions différées. Or, il s’agit là d’une généralité qui peut être affinée : Steve Masson explique ainsi que dans certains cas, la
rétroaction différée est préférable, dans le cas de tâches où « le risque d’erreur est faible », pour ne pas interrompre inutilement l’enfant ou l’étudiant. De même,
dans le cas de tâches particulièrement complexe, il peut être préférable de donner une rétroaction différée pour ne pas surcharger l’apprenant. Bref, l’auteur invite
le lecteur à se poser des questions, à ne pas prendre pour acquis des résultats bruts, même issus de méta-analyses.
Il est appréciable de voir l’auteur à la fois prendre appui sur des études reconnues mais aussi les questionner, ce qui donne un propos nuancé et précis.
Il est fort possible que les principes énoncés soient déjà connus de certains lecteurs. C’était mon cas sur certains principes. Oui, une classe trop décorée risque de nuire à la concentration. Oui il est préférable d’avoir des séances courtes et nombreuses. Mais l’objectif est ici de consolider certaines idées qui peuvent circuler avec une réflexion nuancée prenant appui sur des études scientifiques et sur la connaissance actuelle du cerveau. Certains principes vont appuyer mes pratiques actuelles, d’autres viendront les enrichir ou les modifier en partie, que ce soit mes pratiques pédagogiques, de formateur ou de parent.
L'ouvrage pourra donc intéresser parents, enseignants et formateurs. Si vous avez maintenant l'idée que ce livre vous intéressera, j'espère que cette "prédiction" sera bonne ;)
Quelques citations :
Sur Twitter, vous trouverez un certain nombre de citations avec @Carabouille13