Le but de cet article est de présenter rapidement la pédagogie de l’écoute, d’exposer un retour d’expérience et de proposer quelques documents pour le conte de Machenka. Pour plus d’explications sur la méthode, je vous conseille les livres écrits par Pierre Péroz ou au minimum quelques diaporamas avec les liens donnés plus bas.
Sommaire :
Public visé
Il s'agit en priorité des enseignants de MS, GS et CP. Mais les principes devraient intéresser les enseignants des autres niveaux.
Le principe
La notion de « pédagogie de l’écoute » provient de Pierre Péroz, ancien instituteur, maître formateur puis maître de conférence à l’INSPE de Lorraine. Le principe est de donner une plus grande place aux paroles des élèves, de TOUS les élèves. Trop souvent, l’enseignant occupe une place très importante dans les échanges oraux et seule une partie des élèves participe. Ici, l’enseignant doit occuper une place plus réduite, les questions sont plus ritualisées, les élèves ont le droit de reprendre une réponse déjà donnée.
Les petits parleurs prennent la parole
J’ai testé à deux reprises le conte de Machenka avec des grandes sections. Le principe est rapidement compris par les élèves. En une ou deux séances, les plus petits parleurs osent prendre la parole. C’est le plus grand intérêt de cette pédagogie avec certains élèves allophones et/ou intimidés. La prise de parole est sécurisée au sein d’un groupe d’environ 10 élèves avec des règles précises à respecter. Elle peut être motivée par un système de jetons ou de cubes : lorsqu’un élève ose prendre la parole, il reçoit un jeton.
Je n’utilise ce système qu’au début, pendant 3 ou 4 séances. Ensuite, tous les élèves sont motivés par le simple fait de parler, de raconter, de rejouer l’histoire.
Un bémol ou deux
Après mon premier test en janvier-février avec Machenka, j’ai réutilisé ce conte en début d’année. Les débuts ont été beaucoup plus laborieux. Si tous ont pu prendre la parole, la restitution était
plus anarchique avec des bouts d’épisodes. Le vocabulaire était beaucoup plus lointain pour une grande partie de ces nouveaux élèves. L’histoire a fini par être intégrée à force de la répéter,
finalement comme dans la méthode Narramus (qui elle vise d’abord la compréhension). Mes expérimentations ont duré 5 à 6 semaines à raison de deux séances par semaine pour chaque demi-classe,
soit presque la durée d’une période. C’est un peu moins long qu’un Narramus mais coûteux en temps.
Et si l’objectif est de donner la parole aux petits parleurs, pourquoi ne pas utiliser des histoires plus courtes ? Pourquoi ne pas utiliser la structure donnée par la pédagogie de l’écoute
avec des albums type « T’choupi » ou quelques albums plus avancés pour nos élèves fragiles ? À l’enseignant alors d’estimer le vocabulaire à acquérir pour comprendre un album donné en fonction de
ces élèves ou d’un groupe d’élèves.
Il faut garder en tête que la pédagogie de l’écoute peut être parfaitement utilisée dans d’autres contextes de classe et qu’elle reste parfaitement utile et intéressante.
En demi-classe : et les autres élèves ?
Lors de mon premier test, je n’avais aucun ATSEM pour s’occuper du reste de la classe (24 élèves à l’époque). Pourtant, le calme était relativement bien respecté, pour deux raisons. Les élèves en autonomie savaient qu’ils allaient passer à leur tour et qu’ils allaient apprécier de pouvoir s’exprimer dans un certain calme. Par ailleurs, ils construisaient leur propre album de Machenka qu’ils allaient pouvoir amener chez eux, pour raconter l’histoire à leurs proches.
Construire son propre album de Machenka
J’ai pris plusieurs orientations. Pour chaque épisode de Machenka, conte divisé en 4 parties, j’ai proposé un coloriage d’un élément majeur et une page blanche où l’enfant dessine un autre élément.
Par exemple, pour le premier épisode, un coloriage d’un couple âgé est proposé : ce sont les grands-parents de Machenka qui autorisent cette dernière à partir en forêt. Beaucoup de mes élèves ont alors
choisi soit de dessiner Machenka ou la forêt sur la feuille blanche.
Jouer l’histoire en classe
Si l’histoire est lue sans images, j’ai choisi à la suite de chaque épisode de pouvoir jouer l’histoire avec des illustrations. Les personnages, certains lieux et objets importants sont imprimés,
plastifiés et collés sur des duplos. D’autres lieux importants comme la forêt sont imprimés à plat et permettent d’accéder à la « géographie » de l’histoire. En général, je ne joue qu’une fois avec le matériel,
les élèves s’en emparent très vite pour raconter l’histoire. Certains élèves, réservés, peuvent prendre la parole sur de longues minutes pour raconter avec plaisir l’histoire. D’autres plus à l’aise
peuvent m’inventer ce que le conte ne raconte pas ou même la suite lorsque Machenka a fini par retrouver ses grands-parents... Deux exemples
en classe :
Ouvrages et liens
Le mieux est de pouvoir se procurer un des ouvrages de Pierre Péroz : « La pédagogie de l’écoute », «11 histoires pour une année de langage en grande section » ou «11 histoires pour une année de langage en moyenne section » (tous ces ouvrages chez Hachette).
Vous trouverez quelques présentations utiles ici :
Circonscription d'Annecy 2
Académie de Paris
Mes documents à imprimer
Toutes les images proviennent du site freepik.com
Le livret au format PDF
Le livret modifiable au format Impress (LibreOffice)
L'ensemble des éléments à découper au format ZIP
L'ensemble des éléments à découper au format 7Z
Éléments à découper n°1 : myrtilles, beignets aux myrtilles, deux isbas différentes et une hotte
Éléments à découper n°2 : une mare, une colline, des arbres, des souches
Éléments à découper n°3 : un lac, un arbre
Éléments à découper n°4 : les personnages
Éléments à découper n°5 : la forêt
Éléments à découper n°6 : la rivière
Éléments à découper n°7 : l'intérieur de l'isba de l'ours